Homère dans Loxias


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Loxias | Loxias 43. | I. Questions de Littérature comparée à l'agrégation de Lettres modernes

Andromaque, Artémise, Mélanippe : la subversion des modèles et contre-modèles féminins dans Lysistrata

Les images de la femme renvoyées par Lysistrata se construisent par référence à un certain nombre de modèles ou contre-modèles historiques, littéraires ou iconographiques, qu’ils soient revendiqués par les personnages féminins ou leur soient imposés par les personnages masculins. L’étude de trois de ces figures emblématiques – la femme docile, la femme guerrière, la femme sophiste – permet de mettre au jour le jeu complexe de subversion que la comédie fait subir aux représentations culturelles : le message politique de la pièce passe ainsi par une remise en cause des images que les hommes se font de leurs épouses et d’eux-mêmes. Ces conflits entre modèles opposés, voire la superposition de codes normalement hétérogènes, sont rendus possibles par la poétique propre à la comédie : seule la comédie peut en effet résorber l’« inconvenance » qu’il y a à mettre en scène une femme plus virile que les mâles pour la transformer en composante d’un héroïsme spécifiquement comique.

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Loxias | 70. | I.

Homère mendiant : la poésie épique en guenilles

Le personnage d’Homère, tel qu’il a été reconstruit et élaboré par la doxographie postérieure, est présenté comme un mendiant. Cette contiguïté entre poésie épique et mendicité est révélatrice de la façon dont les Grecs de l’époque classique et hellénistique imaginaient les débuts de la poésie épique, soulignant la précarité d’une poésie anonyme et exclusivement orale. Mais nous voudrions montrer que cette proximité entre les figures du mendiant et de l’aède se retrouve déjà dans l’Odyssée, quand Ulysse, incognito, sous des hardes de mendiant, raconte ses prétendues aventures à Eumée (XIV, 192-359, 462-502), aux prétendants (XVII, 419-444) et à Pénélope (XIX, 165-303). Cet article a pour but d’étudier les parallèles lexicaux qui rapprochent ces deux figures et de comprendre pourquoi elles sont mises en parallèle. Homer’s character, as reconstructed and elaborated by the later doxography, is presented as a beggar. This contiguity between epic poetry and begging is indicative of how the Greeks of the classical and Hellenistic periods imagined the beginnings of epic poetry, underlining the precariousness of an anonymous and exclusively oral poetry. But we would like to show that this proximity between the figures of the beggar and the aedes is already found in the Odyssey, when Odysseus, incognito, under herds of beggars, tells his alleged adventures to Eumaeus (XIV, 192-359, 462-502), the suitors (XVII, 419-444) and Penelope (XIX, 165-303). The purpose of this article is to study the lexical parallels between these two figures and to understand why they are compared.

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