métathéâtre dans Loxias
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Loxias | Loxias 43. | I. Questions de Littérature comparée à l'agrégation de Lettres modernes
Thalie au miroir : héroïsme féminin et métathéâtralité
Cet article fait l’hypothèse d’une métathéâtralité spécifique à la comédie dans laquelle la question du genre revêt une importance significative. Induite par les conditions concrètes de la représentation sur la scène antique et élisabéthaine où les rôles féminins sont joués par des hommes, la part de jeu inhérente à la comédie interfère avec le topos du théâtre du monde, dont les incidences sur la métathéâtralité ont été soulignées d’emblée par l’inventeur de la notion de métathéâtre. Lorsque des protagonistes féminins occupent le devant de la scène, l’interrogation sur le jeu de l’acteur semble l’emporter sur la lecture métaphysique de la métaphore qui privilégie les fonctions de l’auteur et du spectateur, confondues en Dieu dans la lecture chrétienne du topos. Sous le signe du féminin, la comédie semble plutôt interroger les rôles sociaux et remettre en question la naturalité du genre.
Loxias | 71. | I.
Y a-t-il un double du poète dans le Poenulus de Plaute ?
Dans certaines pièces de Plaute, le personnage de seruus callidus, d’« esclave rusé », fait office de double du poète, comme cela a été souligné depuis longtemps. Dans le Poenulus, il y a bien un seruus callidus, Milphion, mais ses prétentions au statut de double du poète semblent remises en cause au profit d’autres personnages, en particulier celui du jeune Agorastoclès, qui rivalise en ruse avec l’esclave. Pourtant, Milphion demeure distingué pour une aptitude particulière : sa prescience du rôle que la Fortune jouera dans la pièce. En effet, alors qu’il est le spécialiste de la ruse, en prévoyant le rôle de la Fortune il perçoit l’ossature même de l’intrigue du Poenulus : une alliance des composantes dramaturgiques de la ruse et de la Fortune. Cette prescience est pourtant incomplète et sera corrigée par Agorastoclès. La fonction de double du poète semble donc se répartir entre Milphion et Agorastoclès. À eux seuls, ils ne suffisent pas cependant à représenter l’art du dramaturge, dont la Fortune est aussi une incarnation. In some of Plautus' plays, the character of seruus callidus, the 'cunning slave', acts as the poet's double, as has long been pointed out. In Poenulus there is indeed a seruus callidus, Milphion, but his claim to the status of the poet's double seems to be challenged in favour of other characters, particularly that of the young Agorastocles, who competes with the slave to determine who is more cunning. Yet Milphion remains distinguished for one ability: his prescience of the role Fortune will play in the play. Indeed, while he is a specialist in the ruse, by predicting the role of Fortune, he perceives the very backbone of the Poenulus plot: an alliance of the dramatic components of the ruse and Fortune. This prescience is however incomplete and will be remedied by Agorastocles. The function of poet's double seems to be divided between Milphion and Agorastocles. However, they alone don’t succeed in representing the art of the playwright, of which Fortune is also an incarnation.